Les compagnons de l’ordre de la libération se sont prêtés à l’exercice du portrait. En voici quelque uns, du Colonel Moore au secrétaire bien connu de Jean Moulin Daniel Cordier.
Rappel Historique
Deuxième ordre national français après la Légion d’Honneur, l’Ordre de la Libération a été institué par l’ordonnance n° 7 du général de Gaulle, Chef des Français Libres, signée à Brazzaville le 16 novembre 1940.
L’admission dans l’Ordre est destinée « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’oeuvre de libération de la France et de son Empire. »
L’Ordre ne comporte qu’un seul grade. Ses titulaires ont droit au titre de Compagnon de la Libération. Le général de Gaulle, fondateur de l’Ordre en restera le seul Grand Maître.
L’insigne de l’Ordre est la Croix de la Libération. Elle consiste en un écu de bronze rectangulaire portant un glaive, surchargé d’une croix de Lorraine et portant au revers la devise : « PATRIAM SERVANDO VICTORIAM TULIT » (« En servant la Patrie, il a remporté la Victoire »). Le ruban de la décoration, alliant le noir du deuil au vert de l’espérance, symbolise l’état de la France en 1940.
1 059 croix ont été décernées entre la date de la création de l’Ordre et celle de la cessation d’attribution (23 janvier 1946) :
1 036 à des personnes physiques
18 à des unités militaires de l’Armée de Terre, de l’Armée de l’Air et de la Marine
5 croix ont été également décernées à des communes françaises : Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein.
Parmi les 1036 membres de l’Ordre de la Libération, 65 furent tués avant le 8 mai 1945, alors qu’ils étaient déjà Compagnons, et 271 reçurent cette distinction à titre posthume. Si bien que un peu plus de 700 d’entre eux ont survécu à la guerre.
A deux reprises, l’Ordre sera exceptionnellement ouvert de nouveau par le général de Gaulle qui attribuera la Croix de la Libération à Winston Churchill (1958) et au Roi George VI (1960) portant ainsi le nombre définitif des personnes titulaires de cette haute distinction à 1 038.
Huit chanceliers ont présidé successivement aux destinées de l’Ordre :
L’amiral Georges Thierry d’Argenlieu (1941-1958)
Le général François Ingold (1958-1962)
M. Claude Hettier de Boislambert (1962-1978)
Le général d’armée (cr) Jean Simon (1978-2002)
Le général d’armée (cr) Alain de Boissieu, (2002-2006)
M. Pierre Messmer (2006-2007)
M. Le professeur François Jacob (2007-2011)
M. Fred Moore (depuis 2011)
L’Ordre, cette « Chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’Histoire de la France, fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte », pourtant destinée à s’éteindre, a vu sa pérennité assurée par l’entrée en vigueur de la loi créant le Conseil national des communes « Compagnon de la Libération » le 16 novembre 2012.